Apprenons à connaître le trot

Photo of author
Ecrit par Rue-des-turfistes

En savoir plus sur le trot

Avant que vous ne plongiez dans la recherche des trotteurs à jouer, nous devons vous fournir quelques renseignements élémentaires pour mieux vous faire comprendre les principales caractéristiques de ce genre de courses.
Pour un animal, le trot est l’allure intermédiaire entre le « pas » et le « galop« . Cette allure n’est pas naturelle; aussi le cheval doitil être dressé pour apprendre à trotter correctement. Sous l’effort qu’on lui demande en course, il arrive parfois qu’un bon trotteur (le naturel reprenant le dessus) se mette à galoper. C’est une faute impardonnable, il est alors automatiquement disqualifié et mis hors de courseau détriment des malheureux turfistes qui ont parié sur ses chances !
Par la formule « Dai » on annonce dans les résultats que le cheval a été « Distancé pour allures irrégulières« . Toutefois les « juges aux allures » se montrent cléments pour un cheval qui est immédiatemment « repris » après avoir marqué un léger temps de galop. En effet, dans ce cas, le cheval perd beaucoup plus de terrain qu’il n’en gagne et se trouve suffisamment désavantagé par sa petite faute. Sans aller jusqu’à prendre le galop, certains trotteurs sont loin d’avoir des allures impeccables. Ils « trichent » un peu; c’est alors aux juges de décider si le cheval mérite d’être disqualifié. Parmi les trotteurs fautifs, il est des récidivistes invétérés qui ne pourront jamais accomplir un parcours correctement. Aussi, nous vous conseillons d’éviter ces « cabochards« . En règle générale, abstenezvous de jouer un cheval qui a été « Dai » deux fois lors de ses quatre dernières courses.

Voyons maintenant les deux facteurs principaux qui différencient le trot du galop : ce sont le poids et les temps.

Au trot, le poids ne compte pas. On ne porte jamais à la connaissance du public la charge que doit porter le cheval au monté ou qu’il doit tirer à l’attelé.
Deux raisons pour cela ; d’abord parce que le trotteur est beaucoup plus robuste et résistant que le pursang ; ensuite, et surtout, parce qu’il va bien moins vite (vous marcheriez avec un sac de 50 kg sur les épaulesmais essayez de courir !).

Si, en pratique, on ne tient aucun compte des poids des drivers et des jockeys de trot, cela ne veut pas dire qu’ils n’aient pas une certaine importance, surtout au monté la bête porte son cavalier sur le dos. C’est pourquoi certains turfistes cherchent à connaître les poids des principaux jockeys.

Il est évident qu’un cheval monté par un cavalier de 60 kg sera tout de même plus avantagé que celui qui aura à porter un costaud de 75 ou 80 kg ! Mais il serait tout aussi dangereux de tomber dans l’erreur contraire et de préférer la monte d’un gamin filiforme. De par leur manque de poids et de vigueur, les jeunes apprentis ont souvent bien du mal à équilibrer leur robuste monture.

Au galop, pour handicaper un cheval, il suffit de lui faire porter un poids plus élevé que celui de ses adversaires ; au trot, on se contentera de lui faire rendre du terrain en l’obligeant à partir en retrait. Ces différents poteaux de départ se répartissent généralement de 25 en 25 mètres et se nomment des « échelons« .

Au galop (les handicaps mis à part), les conditions de course qui déterminent les poids à attribuer sont très complexes. Tel cheval sera surchargé parce qu’il a gagné un prix de 45.000dans l’année ; tel autre, au contraire, sera déchargé parce qu’il n’a pas remporté une course dans l’année ou bien parce qu’il n’a gagné qu’un prix de 15.000 €, etc

Au trot, c’est beaucoup plus simple ; seul, l’argent public que le trotteur a gagné au cours de sa carrière détermine son poteau de départ. Ainsi, plus un cheval aura gagné d’argent, plus il devra rendre de distance.

Deux genres d’épreuves de trot font exceptions à ce principe :
1. Dans les courses « handicaps« , c’est le handicapeur officiel qui fixe luimême les rendements de distance des concurrents en se basant sur leur classe et sur leur forme du moment. Les échelons sont alors répartis de 12 mètres en 12 mètres.
2. Dans les courses « à réclamer« , les trotteurs mis à vendre pour une somme modique partent à un échelon plus avantageux.
Dans les deux cas, les sommes gagnées par les concurrents n’interviennent pas pour la répartition des échelons.
Notez aussi qu’au trot monté, certains jeunes apprentis jockeys sont autorisés à partir 25 ou 50 mètres devant leurs camarades professionnels. On estime que cet avantage doit compenser leur inexpérience.

Pour terminer avec les échelons, nous allons aborder la question des chevaux « tangents« . On dit qu’un trotteur est tangent :

lorsque ses gains sont à la limite des sommes qui autorisent son engagement dans la course
lorsque l’argent qu’il est susceptible de gagner doit le pénaliser de 25 mètres lors de sa prochaine sortie dans une épreuve offrant les mêmes conditions de courses.

Pour nous expliquer, supposons une course dont les conditions d’engagement sont les suivantes : « Course de 2800 mètres pour chevaux n’ayant pas gagné 37.500avec un recul de 25 mètres pour ceux ayant gagné 22.500et plus. » Le trotteur qui a gagné 37.490pourra encore se présenter dans cette course, mais de justesse, puisque son engagement tient à 10 € ! Il partira évidemment avec un recul de 25 mètres et devra parcourir 2.825 mètres. Le trotteur qui a gagné 22.490pourra, lui aussi, se présenter dans cette course et, comme il manque à ses gains la modique somme de 10pour être pénalisé, il conservera son avantage de 25 mètres et n’aura à parcourir que 2.800 mètres.

Immédiatement, vous devez penser qu’un cheval dit « tangent » est sérieusement avantagé par rapport à ses camarades de même échelon. Ne nous emballons pas trop vite et raisonnons : le cheval vous appartiens, vous lui voyez une bonne chance de triompher, mais vous savez aussi que si votre trotteur a la malchance de se classer deuxième, troisième ou quatrième, il va être crédité d’une certaine somme qui, si modeste soitelle, fera qu’il perdra son avantage actuel lors de ses prochaines sorties dans des épreuves analogues. Dans l’impossibilité de gagner, que ferezvous ? Accepterezvous un accessit en sachant que votre cheval va changer d’échelon ou qu’il perdra sa qualification dans ce genre de course, ce qui, évidemment, diminuera considérablement ses chances futures ? Non ! Soucieux de vos intérêts, vous ferez en sorte que votre trotteur ne figure pas à l’arrivée (conservant ainsi ses gains actuels avec tous les avantages qu’ils comportent), dans l’espoir de le faire triompher, par la suite, dans une épreuve similaire !

De ce petit exposé, il ressort qu’un trotteur « tangent » est parfois gagnant mais rarement placé ! Si, au galop, les « temps » n’ont qu’une importance secondaire, ils ont, par contre, une importance primordiale au trot. D’ailleurs on ne dit pas qu’un trotteur a terminé à une longueur ou à une tête du vainqueur, mais à 3/10 ou à 1/20 de seconde.

La « réduction kilométrique » est le temps mis par un trotteur pour parcourir un kilomètre. Comme les courses de trot se courent sur plus de 1000 mètres, les « réductions kilométriques » sont toujours des temps moyens obtenus en opérant une simple règle de trois. C’est d’ailleurs pourquoi la réduction kilométrique est fonction de la didstance de la course. Ainsi la réduction kilométrique d’un même trotteur sera meilleure sur une courte distance que sur une longue (1). Elle est également fonction de la piste (sablée, herbeuse, plate, accidentée), de l’état du terrain (sec, bon, collant, lourd) et de la spécialité (monté, attelé).
Le trot attelé est plus rapide que le trot monté. Nous ne pensons pas qu’il soit utile de préciser pourquoi.

On estime généralement qu’un trotteur monté met environ une seconde de plus qu’un trotteur attelé pour parcourir un kilomètre.
Au trot, la « réduction kilométrique » constitue donc une base essentielle pour la recherche des meilleures chances.

Les deux réductions kilométriques les plus intéressantes (celles qui reviennent le plus souvent) sont la réduction de la dernière course et la réduction « record » (le meilleur temps au kilomètre d’un trotteur au cours de sa carrière).
Vous trouverez ce genre de renseignements aussi bien dans ParisTurf que dans les autres journaux de la Presse hippique spécialisée.

Disons encore, pour terminer, qu’un trotteur parcourt environ 11 mètres à la seconde. Un dixième de seconde à l’arrivée représente donc environ un mètre et, trois secondes, plus de trente mètres.

Nous pourrions écrire beaucoup plus longuement sur le trot, mais nous pensons que les renseignements que nous venons de vous fournir ici sont largement suffisants pour vous permettre de mieux comprendre le trot et la façon de sélectionner les chevaux de cette spécialité.

(1) Il est évident que la moyenne kilométrique d’un coureur à pied sera bien meilleure s’il accomplit une distance de 200 mètres plutôt qu’un parcours de 2 kilomètres. C’est en partant de ce principe que nous avons établit une « Table d’Or ». Vous vous y reporterez avec intérêt car elle vous permettra de déterminer rapidement, dans une épreuve donnée, le ou les trotteurs qui, en réalité, ont été les plus rapides à leur dernière sortie, compte tenu de la distance qu’ils avaient à parcourir. Ainsi, vous pourrez miser avec beaucoup plus de chance de succès et notamment dans les épreuves à événements la plupart des concurrents viennent de courir sur des distances bien différentes.

Laisser un commentaire